TRAUMATISMES BALISTIQUES : Prise en charge des plaies par arme à feu.
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– Les gestes de secourisme constituent la première étape de la prise en charge d’un blessé. Ils doivent être adaptés au contexte dans lequel on intervient.
– On ne porte pas secours de la même façon à une personne dans la rue ou dans un établissement de soins, qu’à un militaire sur le champ de bataille car le contexte est totalement différent. La dangerosité des milieux, les matériels disponibles et les possibilités de soins ne sont pas les mêmes.
– Les médecins militaires sont formés et configurés à la prise en charge des blessés par armes à feu, ce qui n’est pas le cas d’un médecin civil qui peut, durant toute sa vie professionnelle ne jamais croiser un blessé par arme à feu. Ces armes à feu, malheureusement se sont retrouvées en ville et en milieu civil.
– Les soignants civils et les autorités sanitaires doivent dès à présent, prendre en compte cette problématique. C’est pour cela qu’il faut former le soignant civil, non pas à la spécificité du secourisme militaire, mais à la mise en condition de survie du blessé par arme à feu, pour augmenter ses chances de survie et l’amener vivant à l’hôpital.
– Nous devons former nos soignants civils à la gestion des blessés par armes à feu, ce sera leur seule chance de survie qui rester très faible.
– La base du traumatisme balistique est un transfert d’énergie entre un projectile en mouvement et l’organisme humain (E=1/2 mv2), et constitue une pratique médicale des plus déroutantes pour un praticien qui n’a pas l’habitude de cette forme de médecine car elle vient bousculer les certitudes du quotidien d’un soignant. Aucune théorie physique ne permet d’expliquer avec certitude le comportement d’un projectile dans le corps humain.
– Avec une incidence annuelle de 6,3 décès par arme à feu pour 100 000 habitants, la Guyane est le département le plus touché de France, dans l’Hexagone, ce taux est de 2,7. En Guyane, 83% des violences par arme à feu sont des agressions, dans l’Hexagone, il s’agit à 79 % de suicides. 70% des victimes ont moins de 30 ans.
– Les victimes de plaie par arme à feu prises en charge à l’hôpital de Cayenne entre 2016 et 2019, que ce soit aux urgences, par le SAMU ou à l’unité médico-judiciaire (UMJ) sont au nombre de 340 patients en quatre ans. Soixante et onze sont décédés : 50 sur les lieux, 7 aux urgences et 14 dans une unité d’hospitalisation (Thèse Dr Elliott Beguinot encadré dans notre service).
– Étant formateur et praticien au quotidien au sein de ce SAMU de France qui prend en charge le plus grand nombre de blessés par armes à feu, en l’occurrence le SAMU-973 de l’hôpital Andrée ROSEMON de Cayenne, Je vous proposerai une série de petits posts simples sur la gestion des blessés par armes à feu.
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Dr Boubacar Signaté
Médecin urgentiste
Prescrireguinee@gmail.com téléphone 00224 666542608 / 656106394