« JE NE SAVAIS PAS QU’EN COUCHANT AVEC UN HOMME J’ALLAIS TOMBER ENCEINTE »
La Guinée connait une prévalence de grosses précoces et d’avortements à risque élevés, des besoins non satisfaits en matière de planification familiale marquée par une fécondité élevée et un taux de prévalence de contraceptive qui demeure faible, des violences basées sur le genre qui ne baissent pas, c’est le triste bilan que présente le pays en matière d’accès à la santé et au Droit de la Santé Sexuel et Reproductif DSSR.
Un tableau sombre marqué par des normes sociales qui se matérialisent entre poids de la tradition, des coutumes et mœurs rendant ainsi la question de la sexualité taboue au sein des communautés.
Pour y faire face, les activistes féministes brisent le silence. Gnoumabè DIAKITE, est jeune activiste féministe, membre du Rassemblement des Jeunes Leaders de Guinée RJLG. Pour elle, l’une des meilleures manières d’améliorer l’accès des jeunes aux services de santé sexuelle et reproductive est de s’approcher à ces jeunes afin de leurs fournir les bonnes informations et renforcer leurs niveaux de connaissances sur les droits en matière de DSSR.
« Je penses que pour améliorer les Droits et les connaissances des jeunes en matière de santé sexuelle et reproductif, il faut intensifier les séances d’information, les causeries éducatives et les dialogues inter générationnelles surtout. Parce que c’est vrai aujourd’hui ça changé car avant on ne parlait presque pas de la santé sexuelle. Mais aujourd’hui à travers les séances de formation que les ONG et les institutions organisent la situation est en train de s’améliorer ».
Les DSSR se veulent que, dès l’adolescence, les jeunes soient informés de leurs droits. Les méthodes de contraception, les maladies sexuellement transmissibles, le VIH et les services de santé disponibles. Ils doivent pouvoir être libre de choisir leurs partenaires, de se marier ou non.
Pour être plus proche de ces jeunes, Gnoumabè DIAKITE préconise d’intensifier la sensibilisation sur les réseaux sociaux et dans les établissements d’enseignement.
« Il faut surtout s’accentuer sur les réseaux sociaux, parce que coté digital actuellement, ça marche beaucoup. Les jeunes y sont plus accros car ils préfèrent même s’sacrifier leur déjeuner juste pour se connecter sur l’internet. Donc je pense que s’il y’a des capsules vidéo claires et précises sur la sexualité ou même des messages qu’on véhicule au fur et à mesure, ça pourra aller. Quelques activités sont en train de se faire dans les universités et dans les écoles, mais ce n’est pas élargi. Je me rappel nous avions mené une sensibilisation sur les DSSR au sein de l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia, mais je me dis que ce n’est pas intensifier. Parmi toutes les universités du pays il y’a que deux qui sont touchées ».
La sexualité et la procréation relèvent de la vie personnelle de chacun. Ce sont des droits que les gouvernements doivent garantir et protéger. Dans la mesure où ils permettent de favoriser le développement de la nation souligne cette activiste Gnoumabè DIAKITE.
« En fait, si les jeunes ne possèdent pas d’information sur leurs sexualités, ils risquent de faire des choses qu’ils ne savent pas. Si je prends le témoignage d’une jeune fille de 12 ans qui a accidentellement contracté une grossesse à Dinguiraye, dont son père est imam. Lorsque l’ami de son père lui demandé pourquoi elle a fait de tel acte, elle a répondu qu’elle ne savait pas qu’en couchant avec un homme, elle risquait de tomber enceinte. Cette jeune fille, c’est parce qu’elle n’avait pas de l’information. Donc garantir les DSSR c’est non seulement participé au développement du pays et à des nombreuses actions. Une jeune fille qui est à l’école et qui contracte une grossesse par manque d’information sur les contraceptions, non seulement elle risque d’arrêter ses études et revenir rester à la maison pour devenir un poids pour sa famille. Dans la plupart des cas, ces jeunes filles qui se retrouvent dans cette situation ne poursuivent pas leurs études et restent à la merci de la nature ».
Les Droits de la Santé Sexuel et Reproductif cerne, les femmes, les hommes et les populations à besoins spécifiques, particulièrement les femmes mariées ou non et quelque soit leurs âges, les jeunes, les adolescents, les personnes âgées, les personnes à mobilité réduite, et autres. Ses composantes sont : la planification familiale, la protection de la santé maternelle et néonatale, la lutte contre les infections sexuellement transmissibles, la détection précoce des cancers génitaux notamment les cancers du sein et col de l’utérus, la lutte contre les violence basés sur le genre, la prise en charge de l’infertilité du couple, le développement des soins et services de préconception y compris ceux de la pré nuptialité, l’éducation à la santé sexuelle et reproductive durant le cycle de vie.
Chérif Moulay/prescrireguinee.info
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