Dr Aboubacar Sidiki Magassouba : « La médecine est un engagement de toute une vie au service de la communauté. »

Médecin de santé publique très engagé dans la lutte contre les maladies respiratoires en Guinée et au-delà, Dr Aboubacar Sidiki Magassouba est également enseignant-chercheur et consultant dans les domaines de l’épidémiologie et des systèmes d’information en santé. Issu d’une famille attachée aux valeurs du travail et de l’éducation, il a construit un parcours professionnel entre la pratique médicale, l’enseignement universitaire, la recherche appliquée et l’engagement dans des projets nationaux et internationaux, notamment dans la lutte contre la tuberculose. Il est titulaire d’un PhD en Santé Publique obtenu à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry, où il a également effectué ses études de médecine.

À l’occasion d’une interview exclusive accordée à prescrireguinee.info, votre vitrine de l’activité sanitaire en Guinée, en Afrique et dans le monde, Dr Magassouba partage sa vision de la médecine, revient sur son choix de spécialité, et parle de son engagement à bâtir un système de santé plus résilient et plus équitable.

prescrireguinee.info : Bonjour Dr, vous êtes un médecin de santé publique très engagé. Pourquoi avez-vous choisi d’étudier la médecine ?

Dr Aboubacar Sidiki Magassouba :

Bonjour et merci pour l’opportunité ! Depuis mon jeune âge, j’ai été sensible aux questions de santé et d’inégalités d’accès aux soins. La médecine s’est imposée naturellement comme un moyen concret de contribuer au bien-être de ma communauté.

Qu’est-ce qui a influencé votre choix de vous spécialiser dans la santé publique et plus particulièrement dans la lutte contre les maladies respiratoires ?

La tuberculose demeure l’une des principales causes de mortalité en Guinée et dans le monde. Mon engagement en santé publique, notamment dans la lutte contre les maladies respiratoires, répond à l’urgence de renforcer la prévention, l’accès au diagnostic précoce et la qualité de la prise en charge dans notre système de santé.

Quels sont vos projets et ambitions professionnels ?

Je souhaite continuer à renforcer les capacités locales en santé publique à travers la recherche, la formation et le développement d’outils innovants, notamment en intelligence artificielle pour le diagnostic médical. Mon ambition est de contribuer à bâtir un système de santé plus résilient et plus équitable en Guinée et en Afrique.

Rencontrez-vous des difficultés dans l’exercice de votre métier ?

Oui, comme beaucoup de professionnels de santé, nous faisons face à plusieurs défis : manque d’infrastructures, sous-financement du secteur, lourdeur administrative et accès limité aux nouvelles technologies. Mais ces défis constituent également des sources de motivation pour innover et plaider pour de meilleures conditions de travail.

Quels conseils donneriez-vous à ceux qui souhaitent embrasser la carrière médicale ?

La médecine est une vocation exigeante mais noble. Il faut être animé par la passion d’aider les autres, faire preuve de rigueur, d’humilité, et avoir une soif d’apprendre permanente. C’est un engagement de toute une vie au service de la communauté.

Quelles stratégies proposez-vous pour une meilleure prévention et lutte contre les maladies respiratoires en Guinée ?

Je recommande de renforcer la sensibilisation communautaire, de mettre en place un dépistage systématique auprès des groupes à risque, d’améliorer la qualité des soins de première ligne et d’utiliser stratégiquement les nouvelles technologies comme la télémédecine et l’intelligence artificielle — pour faciliter le diagnostic précoce et la surveillance épidémiologique.

Si vous étiez ministre de la santé et de l’hygiène publique, qu’auriez-vous changé, amélioré ou instauré pour rendre plus efficace le système de santé dans notre pays ?

Je travaillerais en priorité à renforcer le système de santé primaire, à développer un plan ambitieux de ressources humaines en santé, à moderniser les plateaux techniques des hôpitaux, et à instaurer une culture d’évaluation permanente des politiques publiques pour ajuster les stratégies en fonction des réalités du terrain.

Quel message souhaiteriez-vous adresser au Ministre de la Santé ?

Je remercie Monsieur le Ministre pour ses efforts constants et l’encourage à promouvoir une gouvernance plus participative et transparente du secteur de la santé. Je l’invite également à poursuivre l’investissement dans le renforcement des ressources humaines, la recherche et l’innovation, pour bâtir un système de santé plus solide, plus inclusif et plus réactif face aux défis actuels et futurs.

Morlaye KÉÏTA

610-12-08-05 !