GUINÉE: VERS LA VULGARISATION DE LA CHARTE DES PATIENTS ET USAGERS DES SERVICES DE SANTÉ.

Améliorer l’accès à la santé des populations à travers leur implication dans le processus de promotion de la santé reste une priorité pour les autorités sanitaires, conformément à la nouvelle politique de réforme et d’amélioration du système de santé du pays initiée par les nouvelles autorités de la transition. La promotion de la santé à travers l’information et la sensibilisation est un moyen efficace pour accroître la participation des communautés aux actions sanitaires et créer des environnements favorables à la santé.

C’est dans ce cadre que le Service National de Promotion de la Santé (SNPS), en partenariat avec l’ONG SOLTHIS, a organisé à Coyah, du 9 au 11 octobre 2024, un atelier intitulé « Élaboration des messages clés et supports sur la charte des droits des patient·es et usager·ères des services de santé ».

S’inscrivant dans le cadre du projet IMPULSE (« IMPliquer les Usager·ères comme Levier pour les Systèmes de Santé et l’Empowerment »), un projet initié par SOLTHIS visant à encourager une large participation citoyenne à l’amélioration de l’offre de santé et à la rendre plus responsable en République de Guinée.

« L’objectif de cet atelier est de produire des messages clés à partir de la charte nationale des droits des patient·es et usager·ères des services de santé. Nous avons passé en revue cette charte pour transformer les informations en messages plus accessibles, qui seront ensuite diffusés à la population afin de les informer sur leurs droits et devoirs en matière de santé, ainsi que sur ceux du personnel soignant. Dans un pays où l’analphabétisme est important et où de nombreux patients ignorent leurs droits et devoirs, cette initiative contribuera au renforcement de la qualité des soins en favorisant le respect des normes applicables », a expliqué Dr. Mamadou Saidou Allareny Baldé, chef de division assurance qualité et gestion des risques à la direction nationale des établissements hospitaliers publics et privés.

En plus de la révision de la charte nationale des droits des patient·es et usager·ères, les activités de l’atelier comprenaient l’identification des messages clés en faveur des droits et devoirs des patients et des usagers, l’illustration de ces messages pour la production de supports (affiches, dépliants, boîtes à images, spots, etc.), la définition des formats des outils à produire, ainsi que la rédaction de scripts audio et visuels pour sensibiliser la population.

L’atelier a réuni des cadres du SNPS, de la direction nationale de la santé familiale et de la nutrition, de la direction nationale des établissements hospitaliers publics et privés, de la direction nationale de la santé communautaire et de la médecine traditionnelle, ainsi que des représentants de la société civile.

Pour sa part, Dr. Mamadou Moustapha Sow, chef d’unité au SNPS et représentant du Directeur du Service National de Promotion de la Santé, a souligné les attentes concernant le document issu de cet atelier : « Ce qui est attendu de cet outil, après la validation des messages et des supports, c’est de garantir un accès équitable aux soins de santé, sans distinction de sexe, de race ou de religion. Il s’agit de restaurer la confiance entre usagers et prestataires de santé, dans les secteurs public et privé, en remédiant au déficit d’information sur les droits et devoirs des patients et des soignants. »

Dr Mamadou Moustapha SOW chef d’unité au SNPS

 

Le représentant de SOLTHIS, partenaire financier de l’atelier, a ajouté : « Pour que les citoyens participent à l’amélioration du service de santé, ils doivent connaître leurs droits et devoirs. C’est dans cette optique que nous soutenons le Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique à travers le SNPS, pour la vulgarisation de la charte nationale des droits des patients et usagers des services de santé en Guinée. Lorsque chacun connaît ses droits et le rôle qu’il doit jouer pour les concrétiser, cela renforce la confiance entre soignants et soignés, rendant ainsi le système de santé plus efficace et plus responsable. C’est une des attentes du gouvernement : renforcer la confiance de la population dans nos systèmes et services de santé », a déclaré Mamane Harouna.

Mamane Harouna, Représentant Solthis

 

L’accès à la santé est un droit fondamental et légitime pour chaque individu. En effet, toute personne malade, en tant qu’être humain, bénéficie de droits fondamentaux au cours de son parcours de patient, incluant des privilèges liés à sa dignité. Cela signifie qu’elle doit avoir accès aux soins, à l’autonomie, à l’information, à l’indemnisation des risques sanitaires, à la prise en charge de ses frais de santé, être soignée dans le respect de sa dignité, pouvoir choisir son médecin ou son établissement de santé, renoncer à ses soins, et obtenir réparation en cas d’incident médical.

Morlaye KÉÏTA/prescrireguinee.info

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