**Surcharge Mentale chez les Enfants : Quand l’Exigence des Parents Menace le Développement Psychosocial*

Découvrez les précisions des spécialistes !

Il est de plus en plus courant de constater, dans nos communautés, que de nombreux parents, désireux d’offrir à leurs enfants une éducation de qualité et compétitive, les soumettent à des charges et exigences supérieures à leurs capacités mentales. Être poli, bien travailler à l’école, maîtriser le Coran ou la Bible, apprendre des langues étrangères, participer à des activités extrascolaires dès le plus jeune âge… Autant d’exigences et d’attentes que la plupart des enfants et adolescents se sentent aujourd’hui obligés de satisfaire, souvent sans pouvoir dire “non”. Même si l’intention des parents est bienveillante, il est essentiel de savoir que sur stimuler le cerveau d’un enfant peut avoir de lourdes répercussions sur son épanouissement psychologique et social.

Un médecin généraliste de la clinique médico-chirurgicale nous en dit plus :

« La formation du cerveau commence dès les deux premiers mois de grossesse. Une partie de cette formation se fait pendant la vie intra-utérine, et l’autre commence à la naissance et se poursuit jusqu’à l’âge de 7 ans. Il faut aussi savoir que c’est pendant les moments de sommeil que les cellules du cerveau se forment et se régénèrent chez l’enfant. Lorsqu’il a un sommeil perturbé ou est soumis à une surcharge mentale, cela n’est pas sans conséquence sur son épanouissement. L’activité intellectuelle de l’enfant et la planification de ses moments de sommeil doivent être rationalisées en fonction de son âge afin de lui garantir un bon développement psychosocial », a expliqué le docteur Moussa Fofana.

Il ajoute que le désir de transmettre une bonne éducation est tellement fort chez les parents qu’il en devient trop imposant. Les nombreuses activités extrascolaires, en plus des cours normaux, des devoirs, et des exigences parentales, peuvent être de véritables sources d’angoisse pour les enfants et provoquer :

– Des changements cognitifs et émotionnels, se traduisant par un manque d’énergie à cause d’un emploi du temps chargé du lundi au dimanche ;
– Une allure dépressive, une perte de plaisir à jouer, ou même des troubles relationnels, y compris avec les membres de leur propre famille ;
– Une baisse de la concentration, de l’attention, et de la vigilance ;
– Des difficultés d’apprentissage, de mémoire, et de maintien des connaissances acquises ;
– Des troubles alimentaires (souvent de l’anorexie) ;
– Et la dépression, qui est le trouble psychologique avec des tendances suicidaires le plus fréquent chez l’enfant ayant une charge mentale accrue.

En ce qui concerne le comportement de l’enfant, cela peut entraîner :

– Des troubles du sommeil ;
– Des cauchemars fréquents ;
– Des troubles de l’humeur, comme la colère, l’irritabilité, l’apathie, l’angoisse, et l’anxiété.

 

En conclusion, le docteur Moussa Fofana conseille aux parents et tuteurs de ne pas envoyer leurs enfants à la maternelle dès l’âge de 3 ans sous prétexte que cela les rendra plus rapidement diplômés. Il recommande de veiller à ce qu’ils se reposent suffisamment, de planifier leur activité mentale en fonction de leur âge, tout en rappelant que l’âge moyen pour avoir un cerveau exploitable et rationnel est à partir de sept ans chez l’enfant.

 

Morlaye Keita/prescrireguinee.info

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