Un problème majeur de santé publique en Guinée, la lutte contre la tuberculose est une priorité inscrite dans le Plan National de Développement Sanitaire (PNDS) 2016-2024. La mise en place à cet effet, du Programme National de Lutte AntiTuberculeuse (PNLAT) vise une gestion optimale de la maladie afin de contribuer plus efficacement à la réduction de la morbidité et de la mortalité liées à la tuberculose.
Depuis la mise en place de la stratégie DOTS en 1990 en Guinée, la lutte contre la tuberculose a enregistré d’importants progrès. Les indicateurs de performance notamment le taux de succès thérapeutique est de 89% en 2018 pour une cible OMD fixée à 90% grâce aux efforts de la coordination du Programme et des acteurs engagés dans la lutte contre la tuberculose sous le leadership du Gouvernement appuyé par les Partenaires Techniques et Financiers (PTF).
Toutes fois, malgré ces efforts, plusieurs insuffisances sont à signalées selon Docteur Oumou Hawa DIALLO pneumologue et spécialiste de cette maladie.
« Dans les autres pays, l’lorsqu’un cas de tuberculose est détecté dans une école, ou dans un quartier par exemple, un dépistage dans toute l’école où tout l’entourage de la personne est automatiquement engagé par les autorités sanitaires du pays pour savoir si d’autres personnes n’ont pas étés contaminées. Mais chez nous il n’y a aucune implication de l’état dans ce sens et la pauvreté fait que la population n’a pas les moyens pour faire un dépistage de tuberculose parce que ça demande des examens bactériologiques qui coûtent chers ». A-t-elle fustigée.
Toujours dans ce sens, elle rajoute que:
<<< le dépistage reste un moyen ultime et indispensable de lutte contre la tuberculose. Plus il y’a de dépistage de la maladie et à temps, plus la maîtrise de la chaîne de contamination et le traitement devient faciles. Cependant, le manque de dépistage et de sensibilisation autour de cette maladie sont a déplorer dans notre pays>>. Précise t-elle !
Pour pallier à ce problème, une meilleure prévention et prise en charge de la maladie de la tuberculose dans notre pays sont donc nécessaires, le docteur Oumou Hawa DIALLO suggère ceci :
« À nos médecins, il faut qu’ils pensent aussi au tuberculose l’lorsqu’ils ont un patient fiévreux devant eux. La fièvre n’est pas seulement un symptôme du paludisme ou de la fièvre typhoïde. Il faut donc qu’ils pensent à faire un diagnostic minutieux avant de prescrire un traitement à leurs patients. À la population je suggère de se diriger vers nos centres de santé ou nos grands hôpitaux s’ils présentent des symptômes. Quant à l’Etat, il faut qu’il s’implique activement dans la lutte contre la tuberculose à travers des campagnes nationales de dépistage et de sensibilisation. Il faut qu’ils rendent aussi accessibles les examens de dépistage de tuberculose à la population et en investissement pour réduire ses coûts de traitement ».
Aux tuberculeux, ils est recommandé de se couvrir le nez ou la bouche lorsqu’il touchent ou éternuent pour éviter de transmettre la maladie à autrui et contribuer ainsi à la réduction de la chaîne de contamination de la tuberculose dans notre pays.
Morlaye KEÏTA/prescrireguinee.info
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