Ces derniers temps, il y a eu pas mal d’articles et de vidéos de bébés nés dans leur sac amniotique qui ont fait le tour du monde. Tous les médias ont parlé d’un phénomène extrêmement rare qui ne concerne qu’une naissance sur 80 000.

Mais si vous posez la question aux sages-femmes ou aux doulas qui accompagnent des accouchements physiologiques et respectés, vous pourriez entendre un tout autre chiffre. Peut-être une naissance sur 1000, peut-être une sur 100 ?

Un sac amniotique solide, qui ne se rompt pas facilement, c’est courant, ça n’a rien d’inquiétant. Mais savez-vous ce qui est encore plus fréquent ?

Les femmes en travail qui s’entendent dire que leur accouchement ne progresse pas assez rapidement et qu’il faut rompre la poche des eaux pour faciliter et accélérer la naissance de leur bébé…

Cette pratique médicale, appelée amniotomie ou rupture artificielle de la poche des eaux ou des membranes, est l’un des gestes obstétricaux les plus couramment réalisés par les sages-femmes à la maternité.

Pourtant, 15 études portant sur 5583 femmes ont démontré que ce geste ne diminuait pas la durée de la première phase du travail et augmentait entre autres :

⊛ le risque d’accouchement par césarienne,

⊛ le taux d’anomalies du rythme cardiaque fœtal,

⊛ le risque de compression du cordon ombilical,

⊛ les cas de procidence du cordon et d’hémorragie,

⊛ le risque de contamination du liquide amniotique par des germes pathogènes.

Autant de complications qui arrivent rarement quand un accouchement ne présente pas de risque particulier et que sa physiologie est respectée.

Photo Samantha Noel Photography

Source : Smyth RMD, Markham C, Dowswell T. Amniotomy for shortening spontaneous labour. Cochrane Database of Systematic Reviews 2013, Issue 6. Art. No.: CD006167. DOI: 10.1002/14651858.CD006167.pub4